Police avec empattement ou sans ? Bien choisir pour un design impactant
En design graphique, chaque détail compte. Et parmi les éléments les plus fondamentaux mais souvent sous-estimés : le choix de la police de caractère. Que vous conceviez un site web, une affiche, un logo ou une brochure, la typographie utilisée joue un rôle crucial dans la lisibilité, l’esthétique et l’identité de marque. L’une des premières distinctions à faire est celle entre les polices avec empattement (serif) et les polices sans empattement (sans serif).
Une police avec empattement se caractérise par de petites extensions graphiques situées aux extrémités des lettres. Ces empattements influencent non seulement le style perçu (plus traditionnel, plus sérieux), mais aussi le confort de lecture, notamment dans des textes longs ou en format imprimé. À l’inverse, une police sans empattement, plus épurée, transmet une image de modernité et est particulièrement adaptée aux supports digitaux.
Comprendre les différences entre serif et sans serif, leur impact visuel et leur signification dans un projet graphique est essentiel pour faire un choix typographique cohérent et efficace. Cet article vous propose une plongée dans l’univers des polices à empattement, à travers des définitions précises, des comparaisons pratiques et des conseils concrets pour adapter votre choix de typographie à vos objectifs de communication.
👉 Un logo unique livré en 2 semaines pour marquer les esprits durablement
Qu’est-ce qu’une police avec empattement ?
Les polices avec empattement, également appelées polices serif, sont parmi les plus anciennes formes de typographies utilisées dans l’imprimerie. Leur principale caractéristique est la présence de petites extensions aux extrémités des lettres, appelées empattements ou serifs. Ce détail, à première vue esthétique, a en réalité une fonction lisible et historique très marquée, influençant directement l’identité visuelle d’un projet et l’expérience de lecture.
Définition et caractéristiques des polices à empattement
Une police à empattement se reconnaît immédiatement à ses traits fins horizontaux ou obliques qui prolongent les extrémités des lettres. Ces empattements créent une structure visuelle qui guide l’œil du lecteur, ce qui les rend particulièrement adaptées aux longs blocs de texte, notamment en version imprimée.
Historiquement, les premiers caractères avec empattement sont apparus dans l’épigraphie romaine (comme les inscriptions gravées sur les monuments), puis ont été largement popularisés avec l’essor de l’imprimerie au XVe siècle. Les typographies comme Garamond, Baskerville ou Times New Roman sont issues de cette tradition.
Graphiquement, les polices serif peuvent être contrastées (avec des pleins et des déliés marqués) ou à empattement slab, avec des empattements plus épais et mécaniques. Leur aspect varie, mais leur fonction reste la même : apporter structure, lisibilité et autorité visuelle.
Avantages des empattements pour la lisibilité
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les empattements ne sont pas décoratifs. Ils ont été conçus pour améliorer le confort de lecture, notamment dans les textes denses, imprimés sur papier. En guidant horizontalement l’œil du lecteur, ils facilitent le balayage visuel d’une ligne à l’autre et réduisent la fatigue oculaire.
Plusieurs études en typographie et perception cognitive montrent que les polices serif sont perçues comme plus stables et plus confortables à lire dans les formats imprimés : livres, journaux, magazines. Elles permettent une meilleure différenciation entre les lettres, ce qui améliore la vitesse et la précision de lecture, en particulier dans les blocs de texte longs.
Cela explique pourquoi la majorité des publications littéraires et académiques continuent d’utiliser des polices avec empattement, malgré l’essor du numérique.
Style visuel et image associée aux polices serif
Au-delà de la lisibilité, une police avec empattement véhicule un univers visuel spécifique. Elle est souvent perçue comme sérieuse, élégante, traditionnelle, voire institutionnelle. Ce style correspond à des secteurs où la notion d’autorité ou d’héritage est importante : édition, droit, finance, éducation, presse.
Dans une stratégie de branding, utiliser une police serif permet d’ancrer une marque dans la confiance et la stabilité. Par exemple, les journaux comme The New York Times ou Le Monde utilisent des typos à empattement pour souligner leur légitimité et leur sérieux éditorial.
Cependant, tout est une question de contexte. Un usage mal maîtrisé peut donner une image trop formelle ou datée. Il est donc essentiel d’intégrer une police serif dans une charte graphique cohérente, et de la combiner intelligemment avec d’autres éléments modernes pour éviter une rupture visuelle.
Police sans empattement : modernité et clarté
Dans le monde du design graphique contemporain, les polices sans empattement – également appelées polices sans serif – occupent une place centrale. Caractérisées par des lettres dépourvues d’extensions aux extrémités, ces typographies proposent une esthétique plus minimaliste, plus directe et surtout mieux adaptée aux usages numériques. Leur essor accompagne l’évolution des interfaces, du web et de la communication digitale, où la lisibilité à l’écran est devenue un critère fondamental.
Définition et évolution des polices sans serif
Une police sans empattement est définie par l’absence de ces petites extensions que l’on retrouve dans les typographies serif. Cette simplicité formelle leur donne un aspect moderne, géométrique et plus neutre. Historiquement, les premières vraies polices sans serif ont émergé au XIXe siècle, notamment en Grande-Bretagne, avec des caractères comme Grotesque ou Akzidenz-Grotesk.
Mais c’est véritablement au XXe siècle, avec l’arrivée du mouvement Bauhaus et les principes du modernisme typographique, que les polices sans empattement trouvent leur place. Des typographies comme Helvetica, Univers ou Futura deviennent des icônes de la communication visuelle, adoptées pour leur clarté, leur neutralité et leur efficacité.
À partir des années 2000, l’essor du numérique et des écrans mobiles renforce encore cette tendance. Les polices sans empattement deviennent la norme sur le web, dans les applications, les interfaces utilisateurs (UI), les dashboards ou les présentations professionnelles.
Contextes d’utilisation et avantages en design numérique
L’un des avantages majeurs d’une police sans serif réside dans sa lisibilité sur écran, même à petite taille. Sans les empattements qui peuvent créer des artefacts visuels sur des résolutions faibles, ces typographies s’adaptent mieux aux supports digitaux, notamment les smartphones, tablettes et écrans à densité variable.
Elles sont également plus polyvalentes dans les projets où l’information doit être transmise rapidement et sans ambiguïté : signalétique, interfaces web, branding de startups, présentations corporate. Les interfaces d’Apple, de Google (avec Roboto, puis Google Sans), ou de Facebook ont toutes adopté des polices sans empattement pour leurs plateformes.
D’un point de vue stylistique, elles sont associées à une esthétique contemporaine, dynamique et épurée, en parfaite adéquation avec les marques qui veulent transmettre une image de simplicité, d’innovation ou d’accessibilité.
Image de marque et perception des polices sans empattement
Choisir une typographie sans empattement dans une identité visuelle n’est pas anodin. Cela traduit une volonté de rupture avec la tradition, un désir de modernité et parfois une recherche de neutralité fonctionnelle. Les entreprises technologiques, les marques jeunes ou les institutions tournées vers l’innovation optent souvent pour ce style typographique afin d’incarner des valeurs de clarté, d’efficacité et de souplesse.
Cependant, la neutralité apparente d’une police sans empattement ne signifie pas l’absence de personnalité. Certaines polices comme Montserrat, Proxima Nova ou Gotham véhiculent une vraie signature visuelle tout en restant très lisibles. C’est dans le choix de la graisse, de l’interlettrage, des capitales ou du traitement couleur que la personnalité graphique peut s’exprimer.
Enfin, dans une démarche de branding cohérent, la police sans empattement peut être utilisée seule, ou combinée avec une police à empattement pour créer du contraste typographique entre titres et textes de paragraphe, ou entre supports print et supports web.
Comment choisir la bonne police pour votre projet ?
Le choix typographique n’est jamais une étape secondaire dans un projet de design graphique. Il influence la perception globale du support, la lisibilité du contenu, et surtout la manière dont votre identité visuelle est perçue. Opter pour une police avec empattement ou une police sans empattement doit donc se faire en fonction de plusieurs critères stratégiques : le support, le message, la cible et la cohérence de marque. Il ne s’agit pas seulement d’esthétique, mais d’un véritable enjeu de communication visuelle.
En fonction du support utilisé
Le premier critère à considérer est le type de support sur lequel la typographie sera utilisée. En impression, comme dans les livres, les brochures ou les rapports, les polices à empattement sont souvent plus adaptées. Leur structure favorise une lecture prolongée grâce à une meilleure fluidité visuelle, notamment en taille réduite et en texte dense.
À l’inverse, pour des supports numériques (sites web, applications, interfaces utilisateurs, newsletters), les polices sans empattement offrent une meilleure lisibilité à l’écran. Elles s’affichent de manière plus nette sur les écrans haute ou basse résolution, et sont plus faciles à adapter aux formats responsives. Des polices comme Open Sans, Roboto, ou Inter ont été conçues spécifiquement pour ces usages.
Le choix de la police doit donc s’inscrire dans une logique d’adéquation avec le canal de diffusion, afin d’optimiser la lisibilité tout en conservant une cohérence graphique.
En fonction de l’image de marque
Chaque typographie porte en elle un imaginaire, une voix visuelle. Une police serif évoquera naturellement un univers traditionnel, sérieux, raffiné. Elle sera donc parfaitement adaptée à une marque dans les domaines du luxe, de l’édition, du droit ou de l’éducation. À l’inverse, une police sans empattement renverra à une image moderne, innovante, technologique, en phase avec des entreprises du numérique, du design ou des services.
Le choix de police de caractère doit refléter vos valeurs de marque et votre positionnement sectoriel. Par exemple, une startup qui souhaite se démarquer par une identité audacieuse pourra opter pour une typographie géométrique sans empattement, alors qu’une maison d’édition privilégiera une typographie classique à empattement avec un fort ancrage historique.
L’essentiel est de garantir une harmonie entre le ton du message, le contenu, et la forme typographique, pour renforcer la crédibilité et l’impact du discours.
En fonction de la cible et du contexte d’usage
Votre public cible influence également le choix typographique. Un lectorat jeune et connecté sera naturellement plus réceptif à des typographies épurées, modernes, parfois expérimentales, tandis qu’un public institutionnel ou professionnel attendra des codes plus classiques, gages de fiabilité et de sérieux.
Le contexte d’usage joue également un rôle clé : une police pour un rapport annuel, une présentation PowerPoint, une affiche culturelle, ou un site e-commerce ne remplira pas les mêmes fonctions. Dans certains cas, une police secondaire peut accompagner la principale pour hiérarchiser les contenus et équilibrer la mise en page.
Il est également important de tester la lisibilité de la typographie dans ses conditions réelles d’utilisation : taille minimale, contraste avec le fond, comportement en gras ou en italique… Tous ces paramètres influencent la qualité de l’expérience utilisateur et donc la performance du design.
Exemples pratiques de combinaisons réussies
Dans la construction d’une identité visuelle solide, il ne s’agit pas seulement de choisir une belle police de caractère : il faut aussi savoir les associer intelligemment. Combiner une police avec empattement à une police sans empattement permet de créer un contraste typographique efficace, utile pour organiser l’information, hiérarchiser les contenus et renforcer l’impact visuel. Ces combinaisons, si elles sont bien pensées, participent pleinement à la cohérence graphique d’un projet, qu’il s’agisse d’un site internet, d’un magazine, d’une affiche ou d’une présentation professionnelle.
L’art de combiner serif and sans serif
L’une des méthodes les plus utilisées en typographie éditoriale consiste à associer une police serif pour les titres avec une sans serif pour les textes courants, ou l’inverse. Ce type de combinaison permet de bénéficier des qualités visuelles spécifiques à chaque famille : le caractère institutionnel et structurant d’une police à empattement, conjugué à la lisibilité moderne et neutre d’une police sans empattement.
Prenons l’exemple du duo Playfair Display (serif) et Lato (sans serif). Playfair, avec ses empattements élégants et ses contrastes marqués, est idéal pour donner du prestige et du caractère à des titres ou citations. Lato, en revanche, propose une excellente lisibilité numérique, une forme arrondie rassurante et une grande adaptabilité en corps de texte. Ce mariage fonctionne aussi bien dans une mise en page éditoriale que dans un site corporate.
Autre exemple reconnu : Georgia + Open Sans. Georgia est une police serif optimisée pour les écrans, avec des empattements doux et une bonne lisibilité, tandis qu’Open Sans est l’une des sans serif les plus polyvalentes du web, très utilisée dans les interfaces modernes.
Typographies dans la conception de logos et chartes graphiques
Dans la création de logo, le choix d’une typographie ou d’une combinaison typographique n’est jamais anodin. Il doit refléter l’essence de la marque, tout en étant distinctif, lisible et durable. Dans de nombreux cas, un logo typographique repose sur l’usage d’une seule police bien choisie, mais dans les déclinaisons de la charte graphique, il est fréquent d’associer une typographie principale avec une complémentaire.
Prenons le cas d’un logo utilisant Garamond (serif classique). Pour éviter une surcharge visuelle, les supports de communication peuvent intégrer une sans serif neutre comme Source Sans Pro ou Avenir, pour les paragraphes, les fiches techniques ou les contenus digitaux. Cette association permet de préserver l’élégance du logo tout en garantissant une cohérence fonctionnelle sur les différents supports.
La bonne combinaison typographique doit aussi être cohérente avec les autres éléments de l’identité graphique : couleurs, mise en page, iconographie. Elle doit valoriser le contenu sans prendre le dessus visuellement.
Cas d’usages concrets : print, web, branding
Dans un projet print, comme une brochure ou un magazine, on peut structurer la hiérarchie de lecture en utilisant une serif expressive pour les titres, et une sans serif fluide pour le corps du texte. Cela donne du rythme à la mise en page et facilite la navigation visuelle.
Dans un site internet, le choix peut s’inverser : une sans serif en titre pour maximiser la lisibilité sur mobile, et une serif en citation ou dans les blocs secondaires pour apporter une dimension éditoriale.
Dans le cadre d’un branding complet, certaines marques optent pour des typographies issues de la même famille (ex. : Roboto + Roboto Slab, ou Libre Franklin + Libre Baskerville) pour garantir une harmonie formelle tout en jouant sur la diversité des usages.
L’essentiel reste d’équilibrer contraste et cohérence. Un bon duo typographique doit permettre de créer une identité forte, guider la lecture, et s’adapter à tous les supports de manière fluide et professionnelle.
Questions fréquentes sur la police avec ou sans empattement
Pourquoi choisir une police sans empattement ?
Choisir une police sans empattement permet d’assurer une excellente lisibilité sur les supports numériques, même à petite taille. Elle renvoie une image moderne, épurée et accessible, idéale pour le web et les interfaces digitales.
Quelles sont les polices avec empattement ?
Les polices avec empattement (ou polices serif) incluent des classiques comme Times New Roman, Garamond, Baskerville ou Georgia. Elles sont idéales pour les supports imprimés et les lectures longues.
Serif ou sans serif ?
Serif ou sans serif ? Les polices serif sont idéales pour une lecture fluide sur papier, tandis que les sans serif offrent une lisibilité optimale à l’écran et un style moderne.